Alors de quoi je vais vous parler aujourd'hui ? Sans surprise, de la décision de la CICTA !
La CICTA, avant d'être une grosse blague, c'est la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique. La belle affaire, avec ça, nos p'tits enfants seront censés se dire qu'ils peuvent bouffer du thon sans manger une espèce en voie d'extinction [ou éteinte], ou tout simplement espérer se promener en mer en espérant en voir encore...
Oui, mais la CICTA, avant de dire qu'il faut protéger le thon rouge, elle doit surtout dire à quelle hauteur on doit le protéger, et ainsi, quelle quantité on peut en pêcher. Je pourrais vous ressortir mon cours de dynamique des populations pour vous expliquer l'enjeu de bien placer des quotas pour le maintien d'une espèce, mais je ne suis pas sure que cela vous intéresse fondamentalement.
Donc, je vais me contenter de la connerie du concret, c'est-à-dire le quotas établit par la CICTA qui est de.... *roulements de tambours*... 12 900 tonnes !!!
L'année dernière, les quotas étaient placés à 13 500 tonnes. Tout cela, ça ne vous dit pas grand chose je suppose, alors pour vous faire un meilleur ordre d'idée, voici quelques chiffres...
Selon la CICTA [chose qu'il faut du coup prendre avec des pincettes...], un maintien des quotas à 13.500 tonnes par an signifierait une probabilité de 60% d'arriver à une reconstitution à un niveau acceptable des stocks d'ici 2022. Je me demande ce qu'ils entendent par "reconstitution à un niveau acceptable", mais ça veut de toute façon dire que d'ici 2022, en maintenant les stocks à 13500 tonnes, on a 60% de chance que l'espèce ne s'éteigne pas. WAWOUH !!!!
Toujours selon la CICTA, en diminuant les quotas à 6000 tonnes pour la même durée, on aurait 97% de chance que l'espèce se soit reconstituée de manière durable. Ce qui signifie, en d'autre terme, qu'on continuant après 2022 sur la même lignée, le thon rouge ne fasse plus partie des espèces en voie d'extinction.
Autrement dit, si d'ici 2022, on garde les quotas à 12 900, et si AUCUN autre facteur ne vient perturber la population de thons rouge d'Atlantique, alors on peut espérer, à hauteur de 60-65%, que la population ne s'éteigne pas.
Oui mais voilà, dans l'histoire, tout le monde sait que les quotas ne sont JAMAIS respectés. Qui plus est, tout le monde a entendu parlé de la catastrophe pétrolière en Louisiane [BP...]. Ce que certaines personnes n'ont peut-être pas réalisé, c'est qu'une partie des thons rouge d'Atlantique ne va non pas se reproduire en Méditerranée [ah oui, parce que la saison des thons consiste à buter ceux-ci pendant leur période de reproduction, ce qui est génial aussi...], mais au large de la Louisiane, en plein dans l'actuelle marée noire qui, soit dit en passant, existe toujours.
Dit d'une autre manière, on peut considérer que les thons rouges qui vont allé se reproduire là-bas ne donneront aucune descendance et qui plus est vont tous crevés.
Et on termine sur les bonnes paroles du cher Watson.
"Le président Nicolas Sarkozy est le seul homme qui pourrait, s'il le voulait, sauver le thon rouge. Est-il plus soucieux du futur de nos enfants que d'apaiser les intérêts de quelques riches particuliers ? Cela reste à voir, mais ses actions passées bien faibles et contradictoires, pour le moins."