Vendredi 26 novembre 2010 à 17:19

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/250pxXenicuslyalli.jpgL'article du jour [oui, je me lance le défit d'avoir au moins un truc à vous raconter chaque jour, chose que je ferai tout au mieux pendant une semaine, mais c'est déjà une semaine, me direz-vous !] portera sur un petit piaf aujourd'hui disparu depuis un p'tit bout de temps, le Xénique de Stephen.

Bon, je vous passe la partie de la famille des Xénicidés composée de seulement 4 espèces dont lui [donc plus que trois] touça touça... Je vais juste m'attarder sur les conditions de découverte de cet oiseau endémique de la Nouvelle-Zélande [z'avez vu un peu comme je vous fais voyager..!].

Tout d'abord, il faut savoir que ce p'tit passereau, proche du troglodyte par chez nous, est le seul passereau connu et incapable de voler. C'est également et probablement la seule espèce découverte et presque instantanément exterminée par un seul animal...
En effet, le Xenicus lyalli fut découvert en 1894 par le gardien du phare de l'ïle de Stephen, David Lyall... enfin plus précisément par le chat du gardien du phare de l'ïle de Stephen, Tibbles. Oui, le mignon petit félin ramenait ses prises à son pôpa, qui un peu d'âme ornitho, décida de garder les spécimens. Il les céda ensuite à un marchand qui les emmena en Europe où un collectionneur les acheta à son tour.
Le temps que les spécimens soient identifiés par le British muséum [Londres] et que les journaux commencent à en parler, cette espèce était déjà éteinte.

Cependant, on pense que le déboisement, pour permettre la construction du phare, fut une amorce à l'extinction de la p'tite boule de plume. La seule personne ayant pu observer ses oiseaux fut David Lyall lui même, et ce seulement à deux reprises.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/2/4413216.png

Lundi 23 août 2010 à 19:42

Et une de plus, j'ai envie de dire, mais cette fois, se sont les ornithologues qui vont pleurer...

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/13634383e095ungreberoussatre.jpg
... oui, une espèce en moins sur la planète, le grèbe roussâtre est désormais classé espèce éteinte. Alors regardez la bien, cette photo qui n'en est même pas une, regardez la bien, car il n'y en aura plus jamais d'autres...

Le grèbe roussâtre était un animal endémique de Madagascar, qui avait élu domicile sur le lac Alaotra, mais depuis 1985, plus aucun spécimen n'était observable. Il n'avait été découvert qu'en 1932, et une vingtaine de couples subsistaient seulement.

Le dernier oiseau disparu a été classé en 2008, c'était un pigeon originaire du Pacifique, le nicobar ponctué. Désormais, ce magnifique petit grèbe aura suivi le chemin tracé par ses prédécesseurs, dont le dronte, le pigeon migrateur, le baiji, etc.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/grebecastagneuxdico4g.jpgMais alors que cet animal était classé en voie d'extinction presque juste après sa découverte, qu'est-ce qui a pu conduire ses populations à perte ? Tout simplement la deuxième cause d'extinction des espèces, après la destruction des habitats : la pollution biologique.
En effet, un poisson carnivore a été introduit dans le lac Alaotra, le poisson à tête de serpent, prédateur ultime. Ce poisson gobait tout simplement les poussins, qui étaient des proies très faciles et entrait en compétition avec les grèbes adultes en mangeant les autres petits poissons. Je vais faire un article spécial sur cette famille de poissons car ils sont justes oufissimes de dangerosité !

Mais revenons à notre petit et mignon grèbe disparu
... De plus, la pèche pratiquée sur le lac et les filets dérivant n'ont rien arrangé, puisque l'oiseau y restait emprisonnait et mourrait alors noyé.
L'état de l'eau du lac s'est également dégradée, la qualité a été fortement atteinte par l'utilisation de pesticides dans les terres environnantes.
Pour finir, une dernière cause aura conduit à la perte de l'espèce : l'hybridation.
La raréfaction des milieux disponibles entraine les espèces à se concentrer sur des milieux identiques, voire même des niches écologiques identiques. C'est ainsi que la population de grèbes castagneux a augmenté, et que ces deux espèces proches [voir photo ci-contre], se sont reproduites pour donner des individus hybrides et donc incapables de se reproduire à leur tour.

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée...

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/2/4413216.png

Jeudi 1er juillet 2010 à 10:21

Bon, alors lui je le mets dans la catégorie "Ils nous ont quitté", parce que fatalement, il n'est plus là, mais ça n'est pas le but premier de cette catégorie...
 
http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/1003860.jpg
Récemment, un crâne et une mâchoire fossilisée d'un cachalot géant ont été découvert au Pérou. Cet individu, seul représentant d'un genre jusqu'alors inconnu, a été nommé Leviathan melvillei... en l'honneur de l'auteur de Moby Dick, Herman Melville !
Initialement, cet animal a d'abord été pris pour un éléphant, en raison des défenses qui semblaient se trouver sur lui... mais il s'est avéré que ces défenses étaient en fait des dents.
En effet, Melville était un gigantesque prédateur de plus de trois mètres de long qui se nourrissait de baleines, probablement à fanons, abondantes à cette époque, c'est-à-dire il y a 12 à 13 millions d'années.
Coïncidence ou pas, le fossile a été retrouvé dans la même zone que ceux de requins géants, apparus il y a 16 millions d'années et disparu il y a 1.6 millions d'années. Avec deux supers prédateurs (dont l'un à sembe-t-il supplanté l'autre), cela suggère que cette zone devait être extrêmement riche en espèces (de grandes tailles !!)


Désormais, ce fossile restera au muséum d'histoire naturelle du Pérou mais une représentation sera exposée au muséum d'histoire naturelle de Rotterdam... [oui, je suis très déçue qu'il n'y en ait pas en France !!]

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/1000936.jpg
A/B/C : des dents de Melville.
D : dent d'un cachalot moderne.
E : dent d'un orque.
http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/2/4413216.png

Samedi 1er mai 2010 à 18:06

Aujourd'hui, je repensais à ce dauphin, dont la disparition était passée aux informations en 2007. Pour une rare fois, malgré la banalisation de la chose, le grand public était enfin mis en face de la disparition définitive d'une espèce : le baiji.
Après plusieurs recherches bredouilles en 2006, effectivement, les scientifiques avaient déclaré que ce dauphin de Chine, unique représentant de son genre puisque dauphin d'eau douce, avait bel et bien disparu de la surface du globe, après 20 000 ans de présence sur Terre [en 1998, seulement 7 individus avaient été trouvés]. Mais c'est en 2007 qu'on annonça officielle disparition.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/baiji.gif
Le dauphin de Chine, c'est le premier cétacé a s'être éteint à cause de l'activité humaine et la dernière espèce de grand vertébré à s'être éteinte avant lui était l'otarie du Japon, 50 ans auparavant.
Mais au delà d'un cétacé en moins, cette disparition sonne surtout le glas d'une branche entière du règne animal...

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/Baiji9medium.jpg
La chasse de ce dauphin était interdite depuis 1983 [c'est pas si vieux, me direz-vous !], mais les pêches "accidentelles" n'étaient pas rares.
Mais ça n'est pas la seule raison de sa disparition, effectivement, puisque ce dauphin vivait exclusivement dans le Yangzy Jiang, un fleuve de Chine extrêmement pollué. De même, la circulation fluviale perturbait énormément les sonars du dauphin qui se heurtait aux bateaux et se blessait.
Enfin, la construction du barrage des Trois-Gorges et les perturbations environnementales qui s'en suivirent portèrent le coup de grâce à l'espèce.

On tenta bien de prélever des individus pour les mettre dans des réserves. Mais trouver des individus quand il en existe même pas 10, c'est pas facile... et ceux qui furent trouver ne se reproduire pas et moururent en quelques mois...

Pour finir sur une note joyeuse...
Extrait de H2G2 : Le guide du voyageur galactique.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/2/4413216.png

Lundi 14 avril 2008 à 23:15

Quoi ? Pourquoi elle veut nous parler de ces pigeons ? A chier sur nous et à bouffer notre pain, j'vois franchement pas ce qu'ils ont à faire ici !


De gauche à droite : Juvénile, mâle, femelle.

Hum, nan, pour être plus précise, je vous parlerai des pigeons migrateurs... aussi appelés les tourtes [attention, je vous vois venir, non, ça ne se mange pas ! Bien que le nom du plat vienne de là...].
Mais alors, pourquoi je vous parle de cet animal maintenant, et pas d'un autre ? Après tout, cet oiseau s'est éteint en 1914, le 1er Septembre à 13h pour être précis, puisque le dernier spécimen était dans un zoo. Et après tout, c'est une espèce décimée par la chasse, comme tant d'autres.
Mais alors, qu'est-ce qui les différencient des autres ? Sûrement le fait qu'avant d'être décimée, cette espèce était l'espèce d'oiseau la plus abondante sur terre, à raison d'un estimation de 5 milliards d'individus pendant la belle époque [source].
Leurs premières observations furent faites en 1759, et moi, perso, ça me fait rêver quand je lis...

« Au printemps 1749, venant du nord, il arriva en Pennsylvanie et au New Jersey un nombre incroyable de ces pigeons. La nuée qu'ils formaient en vol s'étendait sur une longueur de 3 à 4 miles et une largeur de plus d'un mile, et ils volaient si serrés que le ciel et le soleil en étaient obscurcis, la lumière du jour diminuant sensiblement sous leur ombre. »


« Sur une distance pouvant aller jusqu'à 7 miles, les grands arbres aussi bien que les petits en étaient tellement envahis qu'il était difficile de trouver une branche qui n'en était pas couverte. Quand ils s'abattaient sur les arbres, leur poids était si élevé que non seulement des grosses branches étaient brisées net, mais que les arbres les moins solidement enracinés basculaient sous la charge. Le sol sous les arbres où ils avaient passé la nuit était totalement couvert de leurs fientes, amassées en gros tas. »


« Le ciel était littéralement rempli de pigeons, la lumière de midi était obscurcie comme par une éclipse ; les fientes pleuvaient comme des flocons de neige fondante. Les pigeons continuèrent à passer en nombres toujours aussi importants durant trois jours consécutifs. »

Non, je n'ai pas fais original pour trouver ça, tout est ici.

Après 1878, les chasses devinrent moins fructueuses, le déclin de l'espèce était déjà amorcé. A peine 119 ans ont suffit pour entamer la triste descente funeste de cet oiseau.
Durant les années 1870, le déclin de l'animal fut manifeste et observable.
A la fin du XIXe siècle, l'espèce n'était plus présente qu'en captivité.
Et là, vous me dîtes, "Mais l'homme n'a pas pu le chasser à perte sans rien faire ?!". Non, biens sûr, mais cet animal ne pouvait vivre qu'en colonies, notamment pour trouver sa nourriture qui était rare et dispersée. Une fois un certain seuil passé [dont le nombre est inconnu], cet animal était condamné ; et l'épizootie de la maladie de Newcastle n'a rien arrangé.


Après on s'étonne que leurs lointains cousins nous chie dessus...
Moi j'dis, juste retour des choses !

Mickynago

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast