Mercredi soir, je sors de la douche après une dure journée de travail et un repas englouti en vingt minutes en prenant le temps. Coup de pompe, la journée avait été quelque peu éprouvante, tant pour les nerfs que pour les muscles. 3615MaVie. Pour ceux qui connaissent pas le 3615, c’est l’équivalent du www d’internet, mais en version Minitel. Bref, j’allume la TéVé, fidèle et inébranlable, statutaire. Je zappe et vlan que ne vois-je sur Fr3 ?! « Vue du Ciel ». MON émission. Moi le faux écolo, celui qui trouve les idées vertes sympas, qui croie que nos enfants inventeront une taxe pour les personnes de plus de 65ans pour « la pollution que vous avez causez en sachant très bien que vous nous tueriez », mais qui au fond a du mal à sortir de son mode de vie occidental, avec des meubles Ikea à la chaîne, qui va au Macdo à 500m de son taff (une PME qui fait des produits Bio dans toute la France, sic) en voiture en speed, quand il a oublié de se préparer un casse-croûte. Bref Mon émission passait sans que je le susses (admirons la concordance des temps au passage, j’over-kiffe le subj. imp.). Ça avait commencé depuis cinq ou dix minutes et donc je me cale direct sur le canapé acheté à conforama, et qui a probablement traversé deux continents et trois océans en cargo mazouteur, pour me rendre compte que le sujet était sur la Sea Shepherd. Et je venais de lire un ou deux jours avant l’article un peu plus bas sur ce même thème, suivi d’une petite discussion aime-et-saine avec Mickado. Réflexe, je pense à elle, sors le portable et dans le bruit environnant (Haaaa j’aime Paris, ses sons, son odeur, ses couleurs… non j’déconne) je lui dis que ça passe on TV et que je me suis dit que ça pouvait l’intéresser, parce que ouais, au fond, j’suis un mec bien et j’aime les gens. Elle était au resto, probablement en train de négocier une bouteille de champagne de qualité avec son homme, contre une nouvelle position de gym que la décence et l’élégance nous interdise de dévoiler. J’aime bien dire « Nous » pour parler de moi, ça fait plus sophistiqué aussi, t’as vu ?! Bref, la conversation dure vingt secondes à tout casser, elle pourra pas voir l’émission, dommage.
Plus tard, dans la soirée, je regardais toujours ce bon vieux captain Yann-Arthus Bertrand, mais le sujet était passé sur les crabes géants. Et j’ai trouvé ça intéressant aussi, à tel point que dans la foulée j’ai envoyé un e-mail à la susmentionnée buveuse de champagne coquine à cravache et menottes, pour lui dire en deux lignes que y’avait eu ce reportage et que devait y’avoir je cite « moyen d’en tirer quelquechose pour son blog si elle voulait, juste une idée comme ça. » Réponse le lendemain, en résumé : « ouais j’ai vu la fin, avec ce reportage, tu veux le faire l’article ? ».
Donc ce samedi soir, moi qui suis un gros fêtard qui sors tout le temps (c’est ironique ça), je me retrouve devant mon laptop à raconter ma vie, pour plusieurs raisons : la première c’est que j’accepte de faire cet article ; vous en avez de la chance, amis lecteurs. La deuxième c’est que je sais pas écrire autrement que dans ce genre, où je mets toujours des introductions de trois kilomètres pour en arriver à un fond qui tiens en deux lignes. Je sais pas faire autrement. Et donc voilà, pour ceux qui sont encore avec nous, qui n’ont pas encore décrocher :
En gros, le petit père du peuple, le bien-nommé Staline, a eu une idée de Genius dans les 60’s. Il faisait faim en ces temps reculés, dans la géante Union des Républiques Soviétiques Socialistes. Une fois de plus. Et donc notre homme, qui entend parler d’un giant crabe qui vit dans les eaux froides entre le Japon et la Sibérie, vers le Kamchatka, se dit que Eurêka, c’est la solution pour nourrir les contrées remplies de pêcheurs casse-couilles qu’ont rien d’autre à foutre que mourir de faim. En effet ce crabe géant le bien-nommé-bis fait un mètre cinquante à deux mètres d’envergure et possède une chaire, non seulement opulente, mais qui plus est tendre et savoureuse. Bref, un régal de saveurs dans les papilles gustatives pour faire face à la disette. Il dit donc banco, on va essayer d’en lacher en Arctique pour nourrir les marins du nord-ouest de notre bien aimée mère, la Sainte Russie. Premier échec. Mais le Ruskoff c’est tenace, et surtout ça a pas les idées très claires pendant neuf mois sur douze, à cause de la vodka. Et le deuxième essaie en mer de Barents est donc concluant.
Voilà donc nos crabes qui par milliers, traversent la russie via le Transibérien, en caisson, pour se déverser depuis le Pacifique jusque dans la mer de Barents. Et, le miracle miracula (du verbe « miraculer »). Le p’tit géant rouge, ne trouvant pas de prédateur naturel dans son nouvel environnement, pullula. Les pêcheurs pêchèrent. Les affamés mangèrent. Et les crabes crabèrent. Tant et si bien que depuis 50 ans, il a parcouru, à la vitesse de 50km/an … ben environ 2500bornes aquatiques… vers l’ouest. Il est donc dans les eaux de Norvège maintenant. Où il bouffe tout sur son passage vu que c’est un omnivore, de la moule à l’œuf de poisson. Là où il passe, l’algue ne repousse pas. Attila n’était pas un Hun, on nous ment : c’était un crabe king-size. Et donc on se retrouve avec un exemple type d’introduction d’espèce dans un milieu qui n’est pas le sien, où elle n’a pas de prédateur et où tout dérape. Les Européens, les vrais j’veux dire, pas les barbares des pays normands hein, ben ils commencent à flipper pour leurs eaux territoriales, parce qu’il se pourrait bien que Monseigneur de la Cuirasse à Pinces descende vers le sud et bouffe toutes les ressources, et pourrisse aussi l‘équilibre millénaire du coin. Parce que le drame, au-delà de la destruction probable à long terme de certaines espèces endémiques (endémique ça veut dire qu’on ne les trouve que là, parce qu’elles se sont adpatées à ce milieu, voir la « spécification des espèces », c’est Darwinnien mais super intéressant), c’est que la ressource en poisson devient faible pour les pêcheurs, puisque la reproduction est perturbée. Et comme si cela ne suffisait pas, nos amis russes actuels refusent qu’on pêche plus d’un certain quota de ces crabes (appréciés pour leur chair, rappelons le) afin de maintenir le cours du marché, son prix au kilo quoi. C’est un produit de luxe, et si on se mettait à fournir autant d’offre qu’il y a de demande potentielle, les prix chuteraient, forcément, l’offre et la demande, touça touça. Donc on prélève peu, histoire d’être sûr que les gens riches s’enrichissent en vendant peu de crabe, que les gens pauvres et risquant leur vie s’appauvrissent sur des chalutiers, et enfin que les fonds marins ressemblent à un tapis rouge de pinces et rien d’autre.
Voilà voilà, c’est comme ça que je fais des articles moi, et comme je n’ai jamais sû conclure, j’écrirai juste « fin » quand ce sera la fin.
Fin.
LeblogdeMonsieurDupont.
Votre Vie Ferroviaire.
Plus tard, dans la soirée, je regardais toujours ce bon vieux captain Yann-Arthus Bertrand, mais le sujet était passé sur les crabes géants. Et j’ai trouvé ça intéressant aussi, à tel point que dans la foulée j’ai envoyé un e-mail à la susmentionnée buveuse de champagne coquine à cravache et menottes, pour lui dire en deux lignes que y’avait eu ce reportage et que devait y’avoir je cite « moyen d’en tirer quelquechose pour son blog si elle voulait, juste une idée comme ça. » Réponse le lendemain, en résumé : « ouais j’ai vu la fin, avec ce reportage, tu veux le faire l’article ? ».
Donc ce samedi soir, moi qui suis un gros fêtard qui sors tout le temps (c’est ironique ça), je me retrouve devant mon laptop à raconter ma vie, pour plusieurs raisons : la première c’est que j’accepte de faire cet article ; vous en avez de la chance, amis lecteurs. La deuxième c’est que je sais pas écrire autrement que dans ce genre, où je mets toujours des introductions de trois kilomètres pour en arriver à un fond qui tiens en deux lignes. Je sais pas faire autrement. Et donc voilà, pour ceux qui sont encore avec nous, qui n’ont pas encore décrocher :
En gros, le petit père du peuple, le bien-nommé Staline, a eu une idée de Genius dans les 60’s. Il faisait faim en ces temps reculés, dans la géante Union des Républiques Soviétiques Socialistes. Une fois de plus. Et donc notre homme, qui entend parler d’un giant crabe qui vit dans les eaux froides entre le Japon et la Sibérie, vers le Kamchatka, se dit que Eurêka, c’est la solution pour nourrir les contrées remplies de pêcheurs casse-couilles qu’ont rien d’autre à foutre que mourir de faim. En effet ce crabe géant le bien-nommé-bis fait un mètre cinquante à deux mètres d’envergure et possède une chaire, non seulement opulente, mais qui plus est tendre et savoureuse. Bref, un régal de saveurs dans les papilles gustatives pour faire face à la disette. Il dit donc banco, on va essayer d’en lacher en Arctique pour nourrir les marins du nord-ouest de notre bien aimée mère, la Sainte Russie. Premier échec. Mais le Ruskoff c’est tenace, et surtout ça a pas les idées très claires pendant neuf mois sur douze, à cause de la vodka. Et le deuxième essaie en mer de Barents est donc concluant.
Voilà donc nos crabes qui par milliers, traversent la russie via le Transibérien, en caisson, pour se déverser depuis le Pacifique jusque dans la mer de Barents. Et, le miracle miracula (du verbe « miraculer »). Le p’tit géant rouge, ne trouvant pas de prédateur naturel dans son nouvel environnement, pullula. Les pêcheurs pêchèrent. Les affamés mangèrent. Et les crabes crabèrent. Tant et si bien que depuis 50 ans, il a parcouru, à la vitesse de 50km/an … ben environ 2500bornes aquatiques… vers l’ouest. Il est donc dans les eaux de Norvège maintenant. Où il bouffe tout sur son passage vu que c’est un omnivore, de la moule à l’œuf de poisson. Là où il passe, l’algue ne repousse pas. Attila n’était pas un Hun, on nous ment : c’était un crabe king-size. Et donc on se retrouve avec un exemple type d’introduction d’espèce dans un milieu qui n’est pas le sien, où elle n’a pas de prédateur et où tout dérape. Les Européens, les vrais j’veux dire, pas les barbares des pays normands hein, ben ils commencent à flipper pour leurs eaux territoriales, parce qu’il se pourrait bien que Monseigneur de la Cuirasse à Pinces descende vers le sud et bouffe toutes les ressources, et pourrisse aussi l‘équilibre millénaire du coin. Parce que le drame, au-delà de la destruction probable à long terme de certaines espèces endémiques (endémique ça veut dire qu’on ne les trouve que là, parce qu’elles se sont adpatées à ce milieu, voir la « spécification des espèces », c’est Darwinnien mais super intéressant), c’est que la ressource en poisson devient faible pour les pêcheurs, puisque la reproduction est perturbée. Et comme si cela ne suffisait pas, nos amis russes actuels refusent qu’on pêche plus d’un certain quota de ces crabes (appréciés pour leur chair, rappelons le) afin de maintenir le cours du marché, son prix au kilo quoi. C’est un produit de luxe, et si on se mettait à fournir autant d’offre qu’il y a de demande potentielle, les prix chuteraient, forcément, l’offre et la demande, touça touça. Donc on prélève peu, histoire d’être sûr que les gens riches s’enrichissent en vendant peu de crabe, que les gens pauvres et risquant leur vie s’appauvrissent sur des chalutiers, et enfin que les fonds marins ressemblent à un tapis rouge de pinces et rien d’autre.
Voilà voilà, c’est comme ça que je fais des articles moi, et comme je n’ai jamais sû conclure, j’écrirai juste « fin » quand ce sera la fin.
Fin.
LeblogdeMonsieurDupont.
Votre Vie Ferroviaire.
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