Après mon article légèrement accusateur envers la Chine, je me suis demandée si je ne parlais pas un peu bête, et j'ai donc cherché à savoir si la Chine s'était impliquée dans les problèmes environnementaux pour réduire l'impact écologique de l'humanité sur la planète.
Durant les années 70, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé pour la première fois les effets négatifs de la pollution sur la santé en Chine. L'Etat a donc cherché à mesurer la pollution.
En 1973, la protection de l'environnement a été introduite dans l'agenda de l'administration de l'État.
En 1974, une agence d'état spécialisée dans la protection de l'environnement , la SEPA, soit en français, l'agence nationale pour la protection de l'environnement a été créée. Une série de politiques visant à protéger l'environnement ont dés lors été établies, comme « le système des trois simultanés », « le système de l'élimination avant la date limite », etc, le tout jusqu'en 1978.
Fin 1978, un nouveau choc pétrolier s'annonçait. C'est cette année qu'a choisi la Chine pour remodeler sa politique économique pour toucher les secteurs agricoles, industriels et urbains. De même pour l'environnement, puisque la Constitution chinoise a été amendée par l'ajout de l'article 11 obligeant l'Etat à protéger et à améliorer l'environnement, ainsi qu'à prévenir les pollutions et autres formes de périls publics.
En 1979, la promulgation de la Loi sur l'Environnement lors de la 11ème Assemblée populaire nationale (APN) apporte un système légal de protection de l'environnement. Pendant les 5 années suivantes, des lois sur la protection de l'environnement marin, sur la prévention de la pollution des eaux et sur la prévention de la pollution atmosphérique ont été promulguées les unes après les autres. Parallèlement, le Conseil des affaires de l'État et la SEPA n'ont cessé d'établir des règles visant à améliorer la gestion de l'environnement (gestion des paiements pour les déversements, les études d'impact des nouveaux projets sur l'environnement, le système d'alerte des accidents de pollution, la gestion des comportements polluants des petites entreprises au niveau des cantons et des villages, etc.)
Et déjà, je suis sure que vous vous dites, "mais si tant de mesures ont été prises, pourquoi l'Etat de l'environnement n'a cessé de s'empirer ?!", tout simplement car mettre en place des lois ne signifie pas forcément appliquer ces lois. Jusqu'en 1990, la Chine avait beau mettre en place un tas de politiques favorables à l'environnement, ses préoccupations étaient plus... "sociales".
En 1990, la politique économique a de nouveau été remodelée, et la stratégie chinoise par rapport à l'environnement s'est complexifiée, notamment à cause de la pression internationale qui a imposé à la Chine de prendre des mesures plus complexes. Tout cela s'est ainsi traduit par la mise en oeuvre de contrôles sur l'application des règlements et l'apparition des instruments économiques de suivi de la pollution. La Chine a aussi commencé à assumer et son rôle international dans le domaine de l'environnement (signature des conventions « environnement et développement » et de l'accord de Kyoto pour la prévention des changements climatiques et de la convention de Stockholm afin d'éliminer et limiter la production, l'utilisation et les rejets des polluants organiques persistants). Cependant, aujourd'hui encore, un problème se pose quant à l'efficacité de ces mesures (manque d'incitations économiques et dinitiatives privées, difficulté à surveiller et punir les petites entreprises en faute, pénalité infligée aux grands pollueurs encore trop faible puisque les mécanismes de contrôle n'exigent des pollueurs que de payer la partie dépassant la norme, et s'il existe différents polluants, ils ne paieront que pour le polluant qui dépasse le plus la norme, donc, pour un producteur, polluer et payer les pénalités coûte moins cher que de se moderniser et réduire ses émissions).
De 2000 à 2002, les investissements pour l'environnement ont nettement diminué. De plus, les différentes préoccupations liées à l'environnement en fonction des régions n'ont pas aidé à la cohésion des mesures environnementales.
En 2005 prenait fin un plan de protection (ici si vous voulez en savoir plus), et c'est en 2007 qu'on ré-entend parler de la Chine, lancée dans la conquête des énergies renouvelables après avoir établi un nouveau plan environnement en septembre 07, où il était annoncé que la proportion d'énergie produite à partir de sources renouvelables serait doublée, d'ici 2020, (de 8 à 15%). Pour se faire, un investissement de plus de 10 milliards$ dans l'éolien, le solaire, l'hydro-électricité ou les biocarburants a été effectué, plaçant ainsi la Chine en numéro 2, derrière l'Allemagne. Cependant, les prévisions annoncées ne compenseront même pas les gaz à effet de serre émis, puisque l'envers du décor est bien présent, la Chine prévoit de doubler sa croissance dans la même période, autrement dit, la proportion d'énergie renouvelable reste la même par rapport aux émissions polluantes (selon le Worldwatch Institute qui a publié un rapport). On pourrait alors se dire qu'ils sont bien pessimistes, du côté du Worldwatch Institute, mais l'Agence internationale de l'énergie, qui a aussi effectué un rapport, est arrivée à la même conclusion.
La dernière info concernant la Chine remonte à mars 2008, où la Chine annonçait qu'elle allait se doter d'un ministère de l'environnement dans le cadre d'une restructuration gouvernementale qui verra la création de cinq "super-ministères". Youuuuhouuuuu clap clap clap, j'ai envie de dire, il était temps, mais mieux vaut tard que jamais. Ceci dit, j'ai rien trouvé sur la mise en place concrète de ce gouvernement.
Pour finir, voici quelques données sur ce pays qui possèdent seulement 11% des terres cultivables, 4% des ressources forestières et 5% de l'eau douce du monde, autrement dit, très peu de ressources en matières premières. La Chine est actuellement le deuxième émetteur de gaz à effet de serre juste derrière les Etats-Unis, et dans beaucoup de grandes villes, la pollution dépasse largement les standards internationaux. Si 16 des 20 villes les plus polluées du monde sont chinoises, on estime également que dans les 11 plus grandes villes chinoises environ 50 000 décès prématurés chaque année sont dûs à la pollution. Globalement, la pollution atmosphérique coûte à la Chine 2% à 3% de son PIB, car les pluies acides engendrent des pertes supérieures à 110 milliards de yuan (13,3 milliards $) par an, selon des experts chinois. En raison de l'industrialisation et de l'urbanisation rapide ainsi que de l'utilisation d'engrais et de pesticides pour l'agriculture, la Chine connaît également une pénurie d'eau potable, de graves problèmes d'érosion de la terre et de désertification. Les pluies acides liées aux problèmes de la pollution de SO2 touchent un tiers du territoire et le pays perd 740 000 hectares de forêts par année.
Les sources utilisées pour cet article se trouvent ici, ici, ici, ici et là.
Après avoir fait toutes ces recherches, je suis tout de même agréablement surprise de voir que la Chine s'est relativement bougée le cul depuis son début de croissance, même si tout cela est resté au point mort pendant presque 30 ans, et que, il faut bien le dire, n'est pas très concluant à l'heure actuelle. Certes, des mesures sont mises en place pour punir les pollueurs etc, mais voir des algues attaquer un des ports les plus surveillés ces derniers temps, et entendre la population réagir par un "c'est normal, tous les lacs sont pollués ici", voir aussi des fermes d'animaux en voie d'extinction ayant pour but de protéger les espèces mais ne couvrant qu'un trafic de fourrure absolument pas réprimandé, voir encore des ouvriers sans protection travailler dans des mines ayant un impact collossal sur l'environnement mais aussi sur la santé, voir des animaux se faire dépecer vifs puis laissés pour morts en amas en plein soleil, voir des chiens battus à mort ou brûlés vifs pour garantir une meilleure viande qui finit plus tard dans les assiètes... tout cela et bien plus encore me laisse à penser qu'il y a encore énormément de travail du côté de l'environnement, et tout cela m'interroge sur la raison de bien des actions menées par la Chine.
Ceci dit, j'ai tendance à m'acharner sur la Chine, mais ces recherches m'ont poussé à vouloir faire la même pour les Etats-Unis, la France, et l'UE, plus globalement... Bon, comme rien que pour la Chine, ça m'a pris toute une aprem de tout rassembler et de tout réécrire ici [avec pauses syndicales oblige, bien sur], c'est sûrement pas demain que vous aurez un nouvel article de ce genre [elle a juste plus d'yeux...] !
Durant les années 70, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé pour la première fois les effets négatifs de la pollution sur la santé en Chine. L'Etat a donc cherché à mesurer la pollution.
En 1973, la protection de l'environnement a été introduite dans l'agenda de l'administration de l'État.
En 1974, une agence d'état spécialisée dans la protection de l'environnement , la SEPA, soit en français, l'agence nationale pour la protection de l'environnement a été créée. Une série de politiques visant à protéger l'environnement ont dés lors été établies, comme « le système des trois simultanés », « le système de l'élimination avant la date limite », etc, le tout jusqu'en 1978.
Fin 1978, un nouveau choc pétrolier s'annonçait. C'est cette année qu'a choisi la Chine pour remodeler sa politique économique pour toucher les secteurs agricoles, industriels et urbains. De même pour l'environnement, puisque la Constitution chinoise a été amendée par l'ajout de l'article 11 obligeant l'Etat à protéger et à améliorer l'environnement, ainsi qu'à prévenir les pollutions et autres formes de périls publics.
En 1979, la promulgation de la Loi sur l'Environnement lors de la 11ème Assemblée populaire nationale (APN) apporte un système légal de protection de l'environnement. Pendant les 5 années suivantes, des lois sur la protection de l'environnement marin, sur la prévention de la pollution des eaux et sur la prévention de la pollution atmosphérique ont été promulguées les unes après les autres. Parallèlement, le Conseil des affaires de l'État et la SEPA n'ont cessé d'établir des règles visant à améliorer la gestion de l'environnement (gestion des paiements pour les déversements, les études d'impact des nouveaux projets sur l'environnement, le système d'alerte des accidents de pollution, la gestion des comportements polluants des petites entreprises au niveau des cantons et des villages, etc.)
Et déjà, je suis sure que vous vous dites, "mais si tant de mesures ont été prises, pourquoi l'Etat de l'environnement n'a cessé de s'empirer ?!", tout simplement car mettre en place des lois ne signifie pas forcément appliquer ces lois. Jusqu'en 1990, la Chine avait beau mettre en place un tas de politiques favorables à l'environnement, ses préoccupations étaient plus... "sociales".
En 1990, la politique économique a de nouveau été remodelée, et la stratégie chinoise par rapport à l'environnement s'est complexifiée, notamment à cause de la pression internationale qui a imposé à la Chine de prendre des mesures plus complexes. Tout cela s'est ainsi traduit par la mise en oeuvre de contrôles sur l'application des règlements et l'apparition des instruments économiques de suivi de la pollution. La Chine a aussi commencé à assumer et son rôle international dans le domaine de l'environnement (signature des conventions « environnement et développement » et de l'accord de Kyoto pour la prévention des changements climatiques et de la convention de Stockholm afin d'éliminer et limiter la production, l'utilisation et les rejets des polluants organiques persistants). Cependant, aujourd'hui encore, un problème se pose quant à l'efficacité de ces mesures (manque d'incitations économiques et dinitiatives privées, difficulté à surveiller et punir les petites entreprises en faute, pénalité infligée aux grands pollueurs encore trop faible puisque les mécanismes de contrôle n'exigent des pollueurs que de payer la partie dépassant la norme, et s'il existe différents polluants, ils ne paieront que pour le polluant qui dépasse le plus la norme, donc, pour un producteur, polluer et payer les pénalités coûte moins cher que de se moderniser et réduire ses émissions).
De 2000 à 2002, les investissements pour l'environnement ont nettement diminué. De plus, les différentes préoccupations liées à l'environnement en fonction des régions n'ont pas aidé à la cohésion des mesures environnementales.
En 2005 prenait fin un plan de protection (ici si vous voulez en savoir plus), et c'est en 2007 qu'on ré-entend parler de la Chine, lancée dans la conquête des énergies renouvelables après avoir établi un nouveau plan environnement en septembre 07, où il était annoncé que la proportion d'énergie produite à partir de sources renouvelables serait doublée, d'ici 2020, (de 8 à 15%). Pour se faire, un investissement de plus de 10 milliards$ dans l'éolien, le solaire, l'hydro-électricité ou les biocarburants a été effectué, plaçant ainsi la Chine en numéro 2, derrière l'Allemagne. Cependant, les prévisions annoncées ne compenseront même pas les gaz à effet de serre émis, puisque l'envers du décor est bien présent, la Chine prévoit de doubler sa croissance dans la même période, autrement dit, la proportion d'énergie renouvelable reste la même par rapport aux émissions polluantes (selon le Worldwatch Institute qui a publié un rapport). On pourrait alors se dire qu'ils sont bien pessimistes, du côté du Worldwatch Institute, mais l'Agence internationale de l'énergie, qui a aussi effectué un rapport, est arrivée à la même conclusion.
La dernière info concernant la Chine remonte à mars 2008, où la Chine annonçait qu'elle allait se doter d'un ministère de l'environnement dans le cadre d'une restructuration gouvernementale qui verra la création de cinq "super-ministères". Youuuuhouuuuu clap clap clap, j'ai envie de dire, il était temps, mais mieux vaut tard que jamais. Ceci dit, j'ai rien trouvé sur la mise en place concrète de ce gouvernement.
Pour finir, voici quelques données sur ce pays qui possèdent seulement 11% des terres cultivables, 4% des ressources forestières et 5% de l'eau douce du monde, autrement dit, très peu de ressources en matières premières. La Chine est actuellement le deuxième émetteur de gaz à effet de serre juste derrière les Etats-Unis, et dans beaucoup de grandes villes, la pollution dépasse largement les standards internationaux. Si 16 des 20 villes les plus polluées du monde sont chinoises, on estime également que dans les 11 plus grandes villes chinoises environ 50 000 décès prématurés chaque année sont dûs à la pollution. Globalement, la pollution atmosphérique coûte à la Chine 2% à 3% de son PIB, car les pluies acides engendrent des pertes supérieures à 110 milliards de yuan (13,3 milliards $) par an, selon des experts chinois. En raison de l'industrialisation et de l'urbanisation rapide ainsi que de l'utilisation d'engrais et de pesticides pour l'agriculture, la Chine connaît également une pénurie d'eau potable, de graves problèmes d'érosion de la terre et de désertification. Les pluies acides liées aux problèmes de la pollution de SO2 touchent un tiers du territoire et le pays perd 740 000 hectares de forêts par année.
Les sources utilisées pour cet article se trouvent ici, ici, ici, ici et là.
Après avoir fait toutes ces recherches, je suis tout de même agréablement surprise de voir que la Chine s'est relativement bougée le cul depuis son début de croissance, même si tout cela est resté au point mort pendant presque 30 ans, et que, il faut bien le dire, n'est pas très concluant à l'heure actuelle. Certes, des mesures sont mises en place pour punir les pollueurs etc, mais voir des algues attaquer un des ports les plus surveillés ces derniers temps, et entendre la population réagir par un "c'est normal, tous les lacs sont pollués ici", voir aussi des fermes d'animaux en voie d'extinction ayant pour but de protéger les espèces mais ne couvrant qu'un trafic de fourrure absolument pas réprimandé, voir encore des ouvriers sans protection travailler dans des mines ayant un impact collossal sur l'environnement mais aussi sur la santé, voir des animaux se faire dépecer vifs puis laissés pour morts en amas en plein soleil, voir des chiens battus à mort ou brûlés vifs pour garantir une meilleure viande qui finit plus tard dans les assiètes... tout cela et bien plus encore me laisse à penser qu'il y a encore énormément de travail du côté de l'environnement, et tout cela m'interroge sur la raison de bien des actions menées par la Chine.
Ceci dit, j'ai tendance à m'acharner sur la Chine, mais ces recherches m'ont poussé à vouloir faire la même pour les Etats-Unis, la France, et l'UE, plus globalement... Bon, comme rien que pour la Chine, ça m'a pris toute une aprem de tout rassembler et de tout réécrire ici [avec pauses syndicales oblige, bien sur], c'est sûrement pas demain que vous aurez un nouvel article de ce genre [elle a juste plus d'yeux...] !