Les abeilles appartiennent à la famille des Apidae. Il existe des abeilles domestiques comme l’Apis mellifera qui est la plus utilisée pour produire le miel, mais également les abeilles sauvages telles que l’Apis florea ou l’Apis dorsata.
Aujourd’hui, quand on effectue des recherches sur l’abeille, aussi bien domestique que sauvage, les premiers paragraphes sont consacrés à la mortalité importante qui sévie parmi les essaims depuis ces dernières années. C’est donc sur ce point que se penchera cet article.
En effet, cela fait maintenant depuis plus d’une dizaine d’années que les apiculteurs constatent la mort progressive de leurs ruches et la disparition de plus en plus importante des abeilles sauvages. Aucune région du monde n’est épargnée. Des Etats-Unis à l’Europe, ces sentinelles écologiques meurent. C’est ainsi qu’un nom a même été trouvé pour appelé ce phénomène inexpliqué : Le syndrome d’effondrement des colonies.
Les scientifiques du monde entier se sont penchés sur ce problème, car tout le monde sait que l’enjeu n’est pas des moindres. Einstein le disait déjà : "Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre".
Effectivement, la survie et l'évolution de 80% des espèces végétales présentent dans le monde dépendent de Maya et de ses congénères. A l’échelle européenne, les abeilles sont indispensables à 84% des espèces cultivées.
Les chercheurs se sont alors intéressés aux pathologies et aux parasites de l’abeille.
Le Varroa destructor fut ainsi montré du doigt comme étant la cause de cette mortalité. Cet acarien est arrivé avec des abeilles importées d’Asie au début des années 80. Ce parasite, équivalent au tique pour les mammifères, perce le corps de l’abeille pour en pomper l’hémolymphe. Tout le prédisposait donc à être la nouvelle cause de mortalité des abeilles dans le schéma classique des introductions/compétitions d’espèces et de leurs parasites auxquels ne sont pas préparées les espèces autochtones.
Cependant, l’abeille est multimillénaire et a toujours vécu avec des parasites, virus ou autres. Ainsi, le Varroa est certes montré du doigt, mais il est considéré comme inoffensif par les apiculteurs temps que l’immunité de l’abeille est élevée. A l’inverse, il est reconnu que se parasite proliférera et deviendra mortel dés lors que la colonie se fragilise.
Cherchant d’autres pistes, se fut alors le virus aigu de la paralysie israélienne, une sorte de grippe, puis le Nosema cerenae, un champignon connu pour se loger dans le corps de l’abeille qui intéressèrent alors les scientifiques. Mais les conclusions demeuraient identiques : tous ces paramètres ne constituaient en fait que des conséquences d’un autre phénomène qui fragilisait déjà l’abeille.
Le temps fut venu de s’intéresser au secret de polichinelle auquel tout le monde pensait mais que personne n’osait évoquer : les produits phytopharmaceutiques.
Depuis plusieurs dizaines d’années, ils sont utilisés par l’agriculture de manière plus ou moins raisonnée en fonction des tendances du moment. Les abeilles n’en étaient alors atteintes que lorsque l’épandage était fait à une heure où elles partaient butiner. De plus, des « tests abeilles » étaient en capacité de prouver ou non l’impact de ces produits sur l’animal. Du moins, c’était la partie visible de l’iceberg.
En effet, ces tests vieux d’une cinquantaine d’année ne sont plus fiables face à la nouvelle génération de produits dits d’enrobage de semence tels que le gaucho ou le régent. Ces produits ont pour principale propriété d’être systémique, c’est-à-dire qu’ils sont absorbés par la plante puis diffusés par l’intégralité de celle-ci. Leur durée de vie est longue et les traces dans la plante et le sol peuvent demeurer jusqu’à 6 mois voire un an.
Des effets neurotoxiques à long terme ont été découverts sur l’abeille pour des concentrations infimes de ces produits. Ces pesticides sont ainsi garants de la mort des butineuses jusqu’à 6 mois après l’épandage, rendant impossible la détection de la molécule responsable.
La substance a pour principal effet de désorienter et paralyser l’abeille qui, ne retrouvant plus son chemin et ne pouvant plus voler, mourra.
Si certains de ces produits n’auront pas d’effets sur les abeilles adultes, ils auront pourtant un effet sub-létal et seront mortels pour les larves, c’est ainsi le cas du néonicotinoïde.
D’autres études ont également montré l’effet néfaste du cumul de plusieurs produits qui, indépendamment les uns des autres, seront inoffensifs pour les abeilles, mais qui, additionnés, deviendront de véritables poisons.
Certains de ses mélanges ont ainsi été interdits, mais, nous l’avons vu plus haut, la durée de vie des produits pharmaceutiques étant telle aujourd’hui que d’une culture sur l’autre, les substances s’accumulent à l’insu même de l’agriculteur.
Alors que tous les effets des substances chimiques ne sont pas encore connus, une nouvelle interrogation se pose, celle des OGM produisant eux-mêmes leur propre insecticide.
En 2005, le Dr. Hans H. Kaatz a découvert un transfert du gène étranger modifiant le colza vers une bactérie vivant dans les intestins de l’abeille et plus généralement des lépidoptères (papillons). Ce transfert du végétal à l’animal est une première que nul scientifique n’avait prévu auparavant.
Les ondes électromagnétiques des antennes relais sont également montrées du doigt pour perturber l’orientation des abeilles, mais là encore, le recul de l’Homme par rapport à ces phénomènes est tellement court qu’il est impossible de certifier ou non l’impact de ces ondes.
La mortalité de l’abeille se manifeste ainsi sous deux formes : la mortalité massive due à l’épandage des produits phytopharmaceutiques aux heures où les butineuses sont de sortie et la mortalité progressive sur le terrain, sans retour à la ruche, due à l’épandage des substances d’enrobage de semences ou aux mélanges de substances interdits.
Si la situation continue ainsi, dés 2012, aux Etats-Unis, il n’y aura plus assez de pollinisateur pour garantir de bonnes récoltes, les abeilles sauvages ayant déjà quasiment disparues sur les grandes cultures américaines.
Il n’y a pourtant aucun doute quant à l’intérêt de l’abeille pour l’Homme. Une ruche de 60 000 individus représente 35 millions de fleurs fécondées par jour. Les abeilles permettent non seulement la reproduction des plantes mais également leur brassage génétique permettant l’évolution et la stabilité des variétés végétales face aux maladies et parasites.
Le bien-être des essaims d’abeilles reposent aujourd’hui sur deux facteurs principaux qui semblent pourtant irréalisables dans le monde actuel : une alimentation variée et vierge de pesticides.
En effet, les abeilles se nourrissent du sucre puisé dans le nectar et des protéines pompées dans le pollen. Encore une fois, l’Homme tente de parer à ces règles de la nature en ajoutant des mixtures en guise de compléments alimentaires face à la pauvre diversité de variétés végétales, oubliant même que l’abeille se nourrit de son propre miel, contenant en plus du reste des enzymes et substances antibactériennes.
Il est venu le temps de faire un choix entre l’industrie agrochimique et l’industrie agroalimentaire. La première rapporte 33 milliards de dollar par an contre 153 milliards de dollar pour la seconde. Le choix devrait être rapide à faire tant l’enjeu est crucial.
Et pourtant, les firmes agrochimiques telles que Monsanto ont réussi à s’immiscer partout dans le monde politique et scientifique, posant même le doute sur les rapports des chercheurs. Et rien que la recherche même du vice menant à mal les abeilles est témoin de cette mentalité.
On a d’abord voulu accuser les maladies, virus ou parasites, donnant ainsi la possibilité de chercher de nouveaux traitements et médicaments au lieu de s’intéresser directement au problème pour trouver de vraies solutions. Car oui, le Varroa peut être traité à l’aide de produits chimiques, mais le problème reste toujours le même, ceux-ci s’accumuleront alors dans la cire d’abeille.
Sont-ils aussi idiots qu'ils en ont l'air?!
Si les abeilles disparaissent, c'est tout l'éco-système qui est bouleversé (tout comme pour la disparition d'une autre espèce), et l'homme est loin d'être intouchable!