Héros ou clodo, le malinois est autant perçu comme un chien sauveteur dans ses utilisations par la police et les pompiers, qu'un chien de défense, fort dans le domaine du mordant ou encore comme chien de marginal, sac à puce des rues, surtout lorsqu'il est croisé avec d'autres chiens et que ses caractères morphologiques persistes.
Mais qui est le plus dangereux entre le chien et son maitre ?
Il est bien connu que le chien qui est le plus responsable de morsures bénignes est le labrador, pour la simple et bonne raison que son image de chien de famille ne force pas les parents à surveiller leurs enfants quand ils tirent la queue ou les oreilles du gros pataud !
Pour raconter un peu ma propre expérience, je connus dans un premier temps le malinois pendant mes études, car l'établissement où je passais le bac proposait également une filière de BEP canin. Il ne m'était donc par rare de croiser des malinois ou des bergers allemands dans la cours de récréation.
Mais ça ne fut que quelques années plus tard, quand un malinois atterrit dans le jardin de mes parents, que je fus conquise définitivement par cette race. Ce chien, je l'avais baptisé Mango. Notre histoire fut courte : étant à l'époque bénévole à la SPA, je l'y avais emmené pour qu'il voit un véto. Le pauvre pépère errait depuis une semaine dans la rue. Il était maigre comme un clou et blessait à plusieurs endroits.
Cependant, cette merveille avait un maitre. Triste destin en fait. L'histoire de Mango, qui s'appelait en fait Cobra, me fut racontée par la suite.
Le chien avait été éduqué durant les 13 premiers mois de sa vie à devenir un chien de défense dans le but de devenir l'outil de travail d'un maitre chien. Réservé sur internet, le chien était ensuite parti dans sa nouvelle maison. Ayant un peu trop pris la confiance, le nouveau maitre du chien le sorti de sa voiture sans laisse, et le chien... partit !
Mango/Cobra n'ayant probablement pas "senti" son maitre, il trottina tranquillement vers l'inconnu pour atterrir dans le jardin de mes parents quelques jours plus tard, puis dans mes bras.
Pourquoi elle nous raconte tout ça ?
Non, les histoires ne se finissent pas toujours bien. Mango/Cobra est reparti chez son maitre, sous mon oeil attentif. Chargée déléguée enquêtrice de l'affaire, mon rôle était de juger ou non du bien être du chien. En passant les détails, j'ai principalement noté que deux gamins en bas-âge n'arrêtaient pas de courir après ce chien encore perdu, que Mango était complètement affolé [sachant que quand je l'avais pris avec moi, il avait eu le temps de grogner sur toute personne m'approchant ou entrant dans mon appartement], et que l'accident ne tarderai pas si rien n'était fait.
Mais un chien à 1200€, ça ne se lâche pas comme ça. N'ayant pas reçu le soutien de la SPA, je suis repartie bredouille, avec pour mission de repasser chez le re-nouveau maitre de Mango/Cobra deux semaines plus tard.
Lorsque j'y suis repassée, je ne suis pas restée longtemps, je savais que la SPA s'en foutait, et quand j'ai vu que le chien, complètement désorienté, qui avait repris "les entrainements" et qui s'en servait n'importe comment en sautant sur les gamins pour leur mettre des coups de museau et les faire chialer ... bref, ça m'a dépité !
Quand j'entends des faits divers de la sorte, je me dis "ça pourrait très bien être Mango". Ce chien qui aurait été parfait dans une famille autre que celle-ci, mais qui donnait des coups, inconscient de sa force, aux gosses pas plus conscients que lui de ce qu'il se passait.
Par la suite, je me promis de prendre un malinois d'une lignée non mordante, car je ne voulais pas être emmerdée avec ça... finalement, la SPA a encore frappé et j'ai craqué sur une croisée malinois de 7 mois quelques mois plus tard. Manque de bol, celle-ci aime bien mâchouiller les bras, et les chevilles, mais tant pis, je fais avec, je l'éduque pour atténuer ce caractère ancré dans ses gènes [aussi ancré que celui de se rouler dans la crotte, d'ailleurs, à mon grand désespoir...] et bien évidemment, j'anticipe tout comportement qui pourrait être jugé comme agressif et qui n'est en fait qu'un jeu pour elle.
Quand on prend un chien, qu'il soit gros, petit, de race, croisé, jeune, vieux, d'élevage, d'animalerie ou de refuge, catégorisé ou non [ce qui, en soit, ne veut rien dire...] on doit prendre nos responsabilités et s'accorder au caractère du chien. Un rott ne sera pas plus méchant qu'un golden, mais sa physionomie fera que ses morsures seront impardonnables. On a toujours tendance à coller des étiquettes aux races de chien, mais qu'en est-il de leur maitre ? Que pensez de cette femme qui a laissé seule ses enfants avec son chien ? Et que penser de cet homme qui me disait "Tout ira bien" quand je lui demandais "Qu'est-ce que vous ferez si jamais un jour ça arrive ?" ?
Quelle est la différence entre ces deux photos ? A part la saison, aucune. Dans les deux cas, ma chienne joue.
Et c'est à moi de faire attention à ce que cette neige ne se transforme pas en chair tendre.
Et c'est pareil pour tout propriétaire de chien.