Vendredi 21 mai 2010 à 16:59

Dans le genre "Quand la nature s'est tripée", je tiens à vous présenter le Blobfish !
 
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Oui, comme moi, vous risquez de penser à certains de vos potes en regardant cette photo. Vous aurez envie de la copier/coller et de la poster sur Facebook et de taguer quelques zamis dessus, avouez !
Ou bien vous serez répugnés par l'aspect franchement gluant de cet... chose animal !

Dans tous les cas, rassurez-vous, vous ne risquez pas de tomber dessus au coin de la rue. Le Blobfish est un poisson d'une trentaine de centimètres [si si...] qui vit dans les profondeurs, entre 600 et 1200 m, au large des côtes australiennes et tasmaniennes.
A cette profondeur, la pression est environ 100 fois supérieure à celle que nous connaissons "à la surface"... d'où son aspect gélatineux qui lui permet de résister à ces conditions extrêmes !
Sa densité étant légèrement inférieure à celle de l'eau, il flotte au dessus du substrat, et ainsi, il n'a pas besoin de nager. Il est donc pour ainsi dire peu/pas musclé et est uniquement tout grassouillet. Comme pour tout animal ou presque vivant dans les profondeurs, l'absence de lumière rend son corps blanc/rosâtre.

Il se nourrit de neige marine. La neige marine, c'est la masse de détritus présents sur les couches océaniques supérieures, et qui tombent constamment vers les couches inférieures. Elle comprend principalement des résidus d'animaux et de végétaux morts, des déchets fécaux et de la poussières inorganique, bref, tout ce qui est produit par la zone photique, c'est-à-dire la zone où passent les photons (la lumière), ce qui permet le développement de la vie en surface, mais également en profondeur puisque c'est là la ressource alimentaire principale ! [ que la nature est bien faaaite...]

Bref, vous l'avez compris, cet animal n'est pas remarquable que dans son aspect.
Malheureusement [Rah je savais que c'était pas juste pour sa gueule bizarre qu'elle nous en parlait..!], le Blobfish est en voie d'extinction [lui aussi...] car, non, il n'est pas pêché, il parait que sa viande n'est pas fameuse... faut dire, vu ce qu'il mange, c'est pas étonnant, si on se réfère à "On est ce qu'on mange..." Mais il reste victime de la pêche par le chalutage de fond, qui détruit non seulement son milieu, mais qui le tue accidentellement également. Rien qu'en photo, on voit bien que son corps est fragile. De plus, son cycle de reproduction est lent.
Et puis bon, comme il est moche, qu'on le voit pas et qu'il ne peut même pas être utilisé par l'Homme, bien évidemment, qu'il soit en voie d'extinction, tout le monde s'en fout !
 
N'empêche que je ne peux pas m'empêcher de rire dés que je vois sa tête...
Sur ce...

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Jeudi 13 mai 2010 à 20:25

Je vous avais promis une mise à jour quant à l'avancée de la marée noire provoquée par la plateforme pétrolière du groupe BP, la voici !

Le débit de la fuite est toujours le même depuis le début de la catastrophe. Chaque jour, 800 000 L de pétrole s'échappent. D'ailleurs, maintenant, cette brèche, on peut même la voir !



http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/6322479459be11df8b1508afcec6fe51.jpgAprès les prisonniers enrôlés par l'Etat pour nettoyer les plages, se fut les pêcheurs nouvellement chômeurs qui furent embauchés par BP dans la même optique. Aujourd'hui, tous les moyens sont bons pour capter le pétrole. C'est ainsi que des boudins de restes de cheveux provenant des différents coiffeurs des EU sont regroupés. En effet, on s'est rendu compte que la capacité de rétention des cheveux, vis-à-vis du pétrole, était grande ! Barrages flottants, barrages de cotons absorbants, boudins de cheveux, le trio a pour but de contrer l'avancée du pétrole.
Tous les bateaux arrivants aux abords des états menacés sont nettoyés s'ils portent sur eux du pétrole.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/Louisiane.jpgComme vous l'avez peut-être suivi, la capsule destinée à contenir la fuite et à en évacuer le pétrole brut a échoué.
Effectivement, des cristaux de glace se sont formés dans cette structure haute de quatre étage, rendant la tentative stérile. BP réfléchie donc à une nouvelle solution. Une des possibilités serait ainsi de chauffer la zone où sont accumulés les hydrates de méthane, dans la capsule, car c'est justement eux qui "bouchent" la tuyauterie ! Mais un tel composé, c'est explosif ! La solution n'est donc pas pour demain... ni pour la semaine prochaine vraisemblablement... en fait, BP a annoncé qu'ils en auraient pour des mois ou des semaines avant de contenir le pétrole qui s'échappe chaque jour... et tout ça pour ne pomper que 85% du brut... oui, 85%, c'est déjà ça, mais ça reste 85%...
Une autre possibilité, indépendante cette fois de la capsule, est d'injecter des débris à haute pression dans la vanne qui fuit, ou même de la recouvrir d'une autre vanne... mais les délais resteront les mêmes dans tous les cas !
Ce soir, une nouvelle tentative sera faite par BP, un second dôme va être déposé. Contrairement au premier, celui-ci sera plus petit.
Parallèlement, une plateforme creuse un second puits pour atteindre la nappe et dévier l'écoulement du brut.

BP en a déjà eu pour 360 millions d'euro avec cette plateforme, et ils n'ont pas finis de raquer ! On estime en effet les coûts de cette catastrophe à 8 milliards de dollars [rassurez vous, cela ne représente pour BP que quatre mois de profits...]
En effet, un rapport du Congrès a été publié, et les accusations sont lourdes !
Avant l'accident, un dispositif de sécurité ne fonctionnait pas sur la plateforme et les pièces auraient été mal conçus. De plus, des tests de sécurité ont été fais deux jours avant l'accident, révélant une fuite de gaz à l'intérieur des puits. BP a pourtant continué ses actions de forage. Vraisemblablement, cette fuite aurait été créée par un nettoyage de BP. En effet, de la boue bouchait l'évacuation de gaz. BP aurait donc nettoyé cette boue, sans en reboucher le trou, entrainant alors des conséquences sur les valves de sécurité même qui régissaient l'écoulement du brut. Les valves ayant été à leur tour probablement bouchées, elles n'ont pas pu jouer leur rôle, ce qui entraina l'explosion et la mort de 11 personnes, ainsi que la plus grosse catastrophe écologique d'origine anthropique de toute l'histoire.

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La Louisiane est désormais touchée et l'Alabama commence à l'être également. Des boulettes ont été trouvées sur l'île Dauphin. De même, les premiers oiseaux mazoutés commencent à être ramassés ; mais ça fait déjà une semaine que des cadavres de baleines ont été observés au large.






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La suite au prochain épisode...

Mardi 11 mai 2010 à 9:24

Une petite vidéo rapido, juste en passant et dans l'attente d'un article plus consistant...



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Dimanche 9 mai 2010 à 18:28

Mercredi soir, je sors de la douche après une dure journée de travail et un repas englouti en vingt minutes en prenant le temps. Coup de pompe, la journée avait été quelque peu éprouvante, tant pour les nerfs que pour les muscles. 3615MaVie. Pour ceux qui connaissent pas le 3615, c’est l’équivalent du www d’internet, mais en version Minitel. Bref, j’allume la TéVé, fidèle et inébranlable, statutaire. Je zappe et vlan que ne vois-je sur Fr3 ?! « Vue du Ciel ». MON émission. Moi le faux écolo, celui qui trouve les idées vertes sympas, qui croie que nos enfants inventeront une taxe pour les personnes de plus de 65ans pour « la pollution que vous avez causez en sachant très bien que vous nous tueriez », mais qui au fond a du mal à sortir de son mode de vie occidental, avec des meubles Ikea à la chaîne, qui va au Macdo à 500m de son taff (une PME qui fait des produits Bio dans toute la France, sic) en voiture en speed, quand il a oublié de se préparer un casse-croûte. Bref Mon émission passait sans que je le susses (admirons la concordance des temps au passage, j’over-kiffe le subj. imp.). Ça avait commencé depuis cinq ou dix minutes et donc je me cale direct sur le canapé acheté à conforama, et qui a probablement traversé deux continents et trois océans en cargo mazouteur, pour me rendre compte que le sujet était sur la Sea Shepherd. Et je venais de lire un ou deux jours avant l’article un peu plus bas sur ce même thème, suivi d’une petite discussion aime-et-saine avec Mickado. Réflexe, je pense à elle, sors le portable et dans le bruit environnant (Haaaa j’aime Paris, ses sons, son odeur, ses couleurs… non j’déconne) je lui dis que ça passe on TV et que je me suis dit que ça pouvait l’intéresser, parce que ouais, au fond, j’suis un mec bien et j’aime les gens. Elle était au resto, probablement en train de négocier une bouteille de champagne de qualité avec son homme, contre une nouvelle position de gym que la décence et l’élégance nous interdise de dévoiler. J’aime bien dire « Nous » pour parler de moi, ça fait plus sophistiqué aussi, t’as vu ?! Bref, la conversation dure vingt secondes à tout casser, elle pourra pas voir l’émission, dommage.
Plus tard, dans la soirée, je regardais toujours ce bon vieux captain Yann-Arthus Bertrand, mais le sujet était passé sur les crabes géants. Et j’ai trouvé ça intéressant aussi, à tel point que dans la foulée j’ai envoyé un e-mail à la susmentionnée buveuse de champagne coquine à cravache et menottes, pour lui dire en deux lignes que y’avait eu ce reportage et que devait y’avoir je cite « moyen d’en tirer quelquechose pour son blog si elle voulait, juste une idée comme ça. » Réponse le lendemain, en résumé : « ouais j’ai vu la fin, avec ce reportage, tu veux le faire l’article ? ».
Donc ce samedi soir, moi qui suis un gros fêtard qui sors tout le temps (c’est ironique ça), je me retrouve devant mon laptop à raconter ma vie, pour plusieurs raisons : la première c’est que j’accepte de faire cet article ; vous en avez de la chance, amis lecteurs. La deuxième c’est que je sais pas écrire autrement que dans ce genre, où je mets toujours des introductions de trois kilomètres pour en arriver à un fond qui tiens en deux lignes. Je sais pas faire autrement. Et donc voilà, pour ceux qui sont encore avec nous, qui n’ont pas encore décrocher :

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/crabeKamtchatka.jpgEn gros, le petit père du peuple, le bien-nommé Staline, a eu une idée de Genius dans les 60’s. Il faisait faim en ces temps reculés, dans la géante Union des Républiques Soviétiques Socialistes. Une fois de plus. Et donc notre homme, qui entend parler d’un giant crabe qui vit dans les eaux froides entre le Japon et la Sibérie, vers le Kamchatka, se dit que Eurêka, c’est la solution pour nourrir les contrées remplies de pêcheurs casse-couilles qu’ont rien d’autre à foutre que mourir de faim. En effet ce crabe géant le bien-nommé-bis fait un mètre cinquante à deux mètres d’envergure et possède une chaire, non seulement opulente, mais qui plus est tendre et savoureuse. Bref, un régal de saveurs dans les papilles gustatives pour faire face à la disette. Il dit donc banco, on va essayer d’en lacher en Arctique pour nourrir les marins du nord-ouest de notre bien aimée mère, la Sainte Russie. Premier échec. Mais le Ruskoff c’est tenace, et surtout ça a pas les idées très claires pendant neuf mois sur douze, à cause de la vodka. Et le deuxième essaie en mer de Barents est donc concluant.

Voilà donc nos crabes qui par milliers, traversent la russie via le Transibérien, en caisson, pour se déverser depuis le Pacifique jusque dans la mer de Barents. Et, le miracle miracula (du verbe « miraculer »). Le p’tit géant rouge, ne trouvant pas de prédateur naturel dans son nouvel environnement, pullula. Les pêcheurs pêchèrent. Les affamés mangèrent. Et les crabes crabèrent. Tant et si bien que depuis 50 ans, il a parcouru, à la vitesse de 50km/an … ben environ 2500bornes aquatiques… vers l’ouest. Il est donc dans les eaux de Norvège maintenant. Où il bouffe tout sur son passage vu que c’est un omnivore, de la moule à l’œuf de poisson. Là où il passe, l’algue ne repousse pas. Attila n’était pas un Hun, on nous ment : c’était un crabe king-size. Et donc on se retrouve avec un exemple type d’introduction d’espèce dans un milieu qui n’est pas le sien, où elle n’a pas de prédateur et où tout dérape. Les Européens, les vrais j’veux dire, pas les barbares des pays normands hein, ben ils commencent à flipper pour leurs eaux territoriales, parce qu’il se pourrait bien que Monseigneur de la Cuirasse à Pinces descende vers le sud et bouffe toutes les ressources, et pourrisse aussi l‘équilibre millénaire du coin. Parce que le drame, au-delà de la destruction probable à lohttp://terre-a-terre.cowblog.fr/images/nautiluscraberoyal.jpgng terme de certaines espèces endémiques (endémique ça veut dire qu’on ne les trouve que là, parce qu’elles se sont adpatées à ce milieu, voir la « spécification des espèces », c’est Darwinnien mais super intéressant), c’est que la ressource en poisson devient faible pour les pêcheurs, puisque la reproduction est perturbée. Et comme si cela ne suffisait pas, nos amis russes actuels refusent qu’on pêche plus d’un certain quota de ces crabes (appréciés pour leur chair, rappelons le) afin de maintenir le cours du marché, son prix au kilo quoi. C’est un produit de luxe, et si on se mettait à fournir autant d’offre qu’il y a de demande potentielle, les prix chuteraient, forcément, l’offre et la demande, touça touça. Donc on prélève peu, histoire d’être sûr que les gens riches s’enrichissent en vendant peu de crabe, que les gens pauvres et risquant leur vie s’appauvrissent sur des chalutiers, et enfin que les fonds marins ressemblent à un tapis rouge de pinces et rien d’autre.


Voilà voilà, c’est comme ça que je fais des articles moi, et comme je n’ai jamais sû conclure, j’écrirai juste « fin » quand ce sera la fin.
Fin.


LeblogdeMonsieurDupont.
Votre Vie Ferroviaire.

Jeudi 6 mai 2010 à 18:32

Je vous renvoie quelques mois en arrière. Quelques jours avant Copenhague, un scandale éclate : des mails des scientifiques du GIEC ont été piraté, et on utilise leur contenu pour affirmer qu'ils ont trafiqué les chiffres afin de rendre la situation plus alarmante qu'elle ne l'est.
Si l'évènement a été très médiatisé dans les pays anglo-saxons, l'affaire a presque été étouffée en France. Presque ? C dans l'air proposé justement un débat en plein Copenhague...
Ca dure une petite heure...









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A venir : Un article sur la théorie de M. Courtillot, justement présent dans ce débat ; un article sur le crabe géant et son introduction en mer de Barents [pour ceux qui ont vu Vu du Ciel...] ; un article sur Copenhague justement, quand j'aurai un peu de courage ; pour le reste... on verra ;)

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