Vendredi 30 avril 2010 à 22:00

Quel est le meilleur pour l'environnement entre le volcan et les avions ?
Et le grand gagnant est...

Le volcan Eyjafjallajokull !!!

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Effectivement, à raison de 150 000 tonnes de CO2 par jour pour le volcan et 510 000 tonnes de CO2 par jour pour les avions, le volcan a été bénéfique à l'environnement l'espace de quelques jours...





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Vendredi 30 avril 2010 à 20:32

Ca n'est pas la première fois que je vous parle du thon rouge, mais si, souvenez-vous... * et *. Cependant, cette fois, je vais vous parler de ce par quoi j'aurais du commencer, et non des actions en sa faveur... je vais vous parler... du thon !
On en entend de plus en plus parler, surtout cette année, avec les dernières folies de la convention CITES, la saison qui va commencer et bien évidemment, la Sea Shepherd qui entre en action !



http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/showimagephp.jpgPour commencer, non, le thon rouge n'est pas rouge. C'est en fait la couleur de sa chair... et là... vous pensez aux sushis que vous mangez, car c'est bien là qu'il finit le plus généralement ! En réalité, le thon rouge est représenté par trois espèces, dont deux sont menacées actuellement par la sur-pêche.
Ici, se sont donc le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii) et le thon rouge de l'Atlantique (Thunnus thynnus) qui m'intéressent plus particulièrement, car se sont en effet eux qui sont au bord de l'extinction, faisant partie des espèces constituant la liste rouge de l'UICN.

Le thon rouge du Sud.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/Southernbluefintunacatches.pngSelon un rapport de Washigton, depuis 1950, c'est-à-dire à peu près la période où la pêche s'est intensifiée, les effectifs de ce poisson ont diminué de 92%.
Comme le montre le graphe ci-contre, fort heureusement, les quotas ont diminué depuis ces dernières années, mais ils restent toujours cependant trop élevé comparé à la capacité de production de la ressource.
Le thon rouge du Sud est en fait le sujet, depuis 1994, d'une convention sur sa conservation, nommée "Commission pour la conservation du thon rouge du Sud", signée entre le Japon (...), l'Australie, la Nouvelle-Zélande, puis rejoint plus tard par la Corée du Sud, Taïwan et les Philippines.

Suite à l'effondrement des stocks, vers les années 80, les pêcheurs se sont alors rabattu sur une autre espèce de thon : le thon rouge de l'Atlantique.

Le thon rouge de l'Atlantique.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/800pxBluefintunacatchesfr.pngIl se répartie en fait sur différent territoire : la mer méditerranée (où il se reproduit principalement) et l'océan Atlantique.
Depuis que les pêcheurs se sont intéressés à lui, ses effectifs ont diminué de 80-85%. En effet, la saison de la pêche début en mai et... le thon est censé se reproduire en juin, ce qui ne laisse aucune chance à l'espèce pour régénérer sa population.
Ainsi, en 2009, l'UICN déclarait que les prélèvements effectués sur l'espèce étaient 4 fois supérieurs au maximum recommandé par les scientifiques dans l'espoir d'éviter l'effondrement définitif de l'espèce.
Evidemment, les quotas existent, même s'ils sont encore trop haut. Le plus gros problème, c'est que les quotas, personne ne les respectent, comme le montre le graphe ci-contre.

Quotas de ces dernières années :
  • en 2007 : 29 500 tonnes, (60 000 t en comptant les prises illégales)
  • en 2008 : 28 500 tonnes,
  • en 2009 : 22 000 tonnes,
  • en 2010 : 13 500 tonnes,
  • en 2011 : 18 500 tonnes (selon les prévisions).
Les quotas sont eux mêmes divisés entre pays. En 2007, la France pouvait donc pêcher 5494 tonnes de thon.
Début Septembre dernier (en 2009, donc), la Commission Européenne a proposé de classer le thon rouge de l'Atlantique dans l'annexe 1 de la Convention CITES (Commerce International des Espèces de faune et de flore menacées d'extinction), ce qui aurait alors interdit toute pêche de l'animal. Mais CITES a refusé cette proposition en mars, tant l'enjeu économique du thon est crucial (les pays en voie de développement ayant suivi le vote du Japon...)
La France a également proposé l'arrêt de la pêche des thons rouge... dans 18 mois (le temps de laisser aux pêcheurs la possibilité de se reconvertir).

La biologie du thon rouge.

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/600pxThunnusthynnus.jpgLe thon rouge est un poisson très gros pouvant atteindre 3 m de long et 650 kg. Quand il n'est pas chassé, son espérance de vie peut aller de 20 à 40 ans... et tout animal qui vit longtemps à une maturité sexuelle tardive. Elle apparait à la 4eme ou à la 8eme année en fonction des espèces de thon.

Le thon rouge est une espèce très ancienne qui a évidemment un rôle important dans les chaines trophiques océaniques. Cependant, cette place qu'il occupe lui est également défavorable par l'accumulation de certains produits toxiques dans ses chairs.
Le phénomène d'accumulation, c'est lorsqu'une espèce est soumise à une concentration faible voire infime de pollution. Ce espèces ingèrera cette pollution qui sera alors stockée dans ses chairs/graisses. Par la suite, l'individu "pollué" va être ingéré par un autre individu. Mais au lieu d'être "diluée", la concentration de pollution sera en fait stockée et accumulée. Ainsi, de fortes concentrations de mercure ont été retrouvées dans les chaires de l'animal. Le plus ironique, c'est que le mercure se concentre dans la chair la plus prisée par l'homme... et le mercure... c'est toxique pour l'Homme... enfin surtout pour la femme... enceinte et son foetus.

Ceci étant dit, je saute du coq à l'âne...
La reproduction du thon rouge est très délicate. Elle ne se fait que dans une eau à 24°C et l'Homme est incapable de la recréer en milieu artificiel.
Cependant, l'année dernière, des oeufs fécondés ont été recueilli dans les fermes d'engraissement de thon (au delà de la pêche, des fermes d'engraissement ont également été montées en méditerranée dans le but d'engraisser les thons de manière plus rapide).
C'est alors là que l'Homme, qui ne connait en fait pas grand chose du thon, s'est rendu compte comme cette espèce serait difficile à domestiquer. En effet, après une douzaine de jours, les larves remontent à la surface pour avaler des bulles d'air afin de gonfler leur vessie natatoire. Or, si la surface de l'eau n'est pas parfaitement propre, les larves sont "collées" à la surface et finissent par mourir. C'est ainsi que 90% des effectifs ont été perdu.
Sur les 10% restant, tous ont finis par s'entretuer car alors très gourmands en nourriture, ou bien par s'exploser contre l'aquarium à cause de leur capacité à faire des pointes très rapides en peu de temps.
Mais même malgré ça, les thons obtenus en élevage ne pourraient jamais satisfaire la demande internationale, tant leur développement est lent.

Mais pourquoi tant d'engouement pour ce thon ?

Ca... c'est la question que je me pose !
Sa chair est en fait très prisée des japonnais, dont la demande représente 80-90% de la production (on repense encore une fois aux sushis et aux sashimis...). Okey, j'ai mangé du thon rouge il y a quelques années, quand je ne savais pas encore qu'il était en voie d'extinction. Et c'est vrai, sa chaire est bien meilleure que celle de certains autres poissons... mais cela vaut-il vraiment la disparition complète et définitive d'une espèce ?

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Mardi 27 avril 2010 à 19:50

La Sea Shepherd Conservation Society a été créé en 1977 par le capitaine Paul Watson, ancien co-fondateur de Green Peace, parti de celle-ci car il la jugeait trop passive.
L'objectif premier de cette organisation est la lutte contre la pêche des mammifères marins tels la baleine et les phoques dans un premier temps, puis les dauphins. Aujourd'hui, la Sea Shepherd se bat également contre la pêche des requins et des tortues des Ils Galapagos ainsi que contre la pêche aux thons.
Je ne vous ferai pas tout l'historique tant il est long, mais je vous invite à allé visiter au moins le site français...

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Les moyens de cette organisation sont "simples". Actuellement, la Sea Shepherd possède deux navires : Le Steve Irwin et le Bob Barker ; l'Ady Gil, vaisseau ultrarapide d'interception, ayant été coulé par le Shonan Maru II, baleinier illégal de la flotte japonaise, durant la dernière campagne dans l'Antarctique. (En voici la vidéo et encore une autre d'un point de vue extérieur)

Avec ses bateaux, ils traquent les braconniers et la pêche illégale et les empêchent d'attraper un maximum de poissons/cétacés/mammifères en lançant des boules puantes sur les ponts de navires, rendant le travail impossible, en usant des jets d'eau ou encore de lumières lasers, mais également en fonçant tout bonnement dans "le tas".
Il faut cependant préciser que la Sea Shepherd agit toujours dans le sens de la loi. Aucune plainte n'a jamais été déposée contre eux, puisque de toute façon, ils se battent contre l'illégalité là où les gouvernements restent passifs faute de moyens ou de volontés. De même, la Sea Shepherd n'a jamais tué ni même blessé qui que se soit, aussi bien parmi les membres de l'organisation que parmi leurs adversaires.

Ainsi, la Sea Shepherd estime avoir sauvé près de 600 baleines lors de sa dernières campagne 2009-2010 de défense des baleines en Antarctique.



En mai, l'organisation débarque en Méditerrannée pour lutter contre la pêche illégale de thons... et j'ai hâte ! (Mais je vous parlerai de cet enjeu dans un prochain article)

Et pour finir, une vidéo rassemblant les 30 ans de combats de la Sea Shepherd :


 
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Mardi 27 avril 2010 à 19:04

Il y a quelques semaines, je suis partie en week-end d'écovolontariat avec l'association A Pas de Loups, au centre de soin pour animaux sauvages de La Dame Blanche situé à Saint Julien de Mailloc, près de Lisieux.

Mais tout d'abord, A Pas de Loups, kézako ?
Cette association s'est créée il y a plusieurs années, lors de la réapparition du loup dans notre bonne vieille France qui l'avait auparavant exterminé... Le but était alors de proposer de l'aide aux bergers etc. afin de rendre possible la cohabitation (je vous le fais en synthétique). Au fur et à mesure des années, A Pas de Loups s'est développé pour devenir un "organisateur de séjour d'écovolontariat". En gros, A Pas de Loups créé des partenariats avec plusieurs structures, puis envoie ses bénévoles dans ses structures. Partir avec A Pas de Loups est surtout une garantie, surtout quand on part à l'étranger, car tous les écovolontariats ne sont pas super bien ficelés. D'autant que ça permet de faire des voyages bien moins chères qu'avec certains organismes.
A Pas de Loups propose donc des missions en France, en Europe, mais bien plus loin encore, pour des thèmes aussi divers que variés que je vous laisserai découvrir sur leur site.

Ce qui nous amène à La Dame Blanche...
Ils n'ont pas de site propre mais voilà une page sur eux... cliquez !
La Dame Blanche est un centre de soin tenu par Gérard Bertran depuis 1986.
La Dame Blanche, non, ça n'est pas la légende de la morte qui (...) mais c'est le p'tit nom qu'on a attribué à la chouette effraie, qui, comme son nom l'indique, effrayait beaucoup les villageois dés le Moyen-Âge. Malheureusement, les croyances sont tenaces et elle est encore victime aujourd'hui de sa mauvaise réputation, si bien que les habitants actuels demandent à ce que les nids soient enlevés, sans parler des récents cas de cloutages de chouettes sur les portes pour "conjurer le mauvais sort". Il faut dire, son chant à tendance à donner la chair de poule, surtout en pleine nuit après un bon film d'horreur haha ! (Je vous laisse le découvrir ici ou ici à effraie des clochers). Ainsi, la chouette (effraie) est l'animal le plus amené au centre de soin puisqu'elle niche près des habitations, dans les vieilles granges, etc. (d'où l'effraie des clochers). Pourtant, cet animal est magnifique...

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Pendant la période de nidification, les membres de la Dame Blanche sont souvent appelés pour déloger les habitants du nid et les mettre plus loin, ou les emmener carrément au centre le temps de l'envol.
D'autres rapaces sont également amenés au centre, des chouettes (effraie, hulotte, chevêche, ...) mais également des faucons, milans, éperviers, ...
Là ne demeure pourtant pas la particularité de ce centre, car oui, ce centre a bien une particularité par rapport à de nombreux centre de soin pour animaux sauvages en France. En effet, ce centre est l'un des 6 lieu d'accueil ayant un permis de capacité pour soigner des mammifères tels les cerfs, chevreuils, sangliers, blaireaux, renards et j'en passe.

Au total, chaque année, c'est 800 animaux qui sont amenés au centre, mais seulement la moitié seront sauvés. Durant la pleine saison, c'est-à-dire mai-juin, le centre se voit accueillir jusqu'à 4-5 animaux par jours.


Là-bas, il y a plusieurs catégories d'animaux :
- Les animaux sauvages qui seront relâchés.

- Les animaux sauvages qui ne seront pas relâchés car trop handicapés. Ces animaux sont alors gardés, surtout quand ils sont rares, et transférés dans d'autres centres spécialisés pour la reproduction. Le but étant alors de produire des générations sauvages qui seront ensuite relâchées dans leur milieu naturel.

- Les animaux sauvages mais imprégnés. Certains animaux, comme les cerfs élaphes, s'attachent très vite à l'Homme. Il suffit qu'un cerf reste 8 jours avec un Homme pour qu'il soit imprégné à vie. C'est ainsi que là-bas, il y a Bibiche et Kenzo, qui ont été recueilli par des gens lorsqu'ils étaient bébés, mais ne sachant qu'en faire lorsqu'ils grandirent, ils les amenèrent là-bas. Idem pour les renards, qui sont deux là-bas. Se sont d'ailleurs de vrais chiens !
Evidemment, n'allez pas vous dire "chouette, le prochain que je trouve, je le garde !" Il ne faut pas ramasser d'animaux sauvages !!
Autant de cerfs, de chevreuils ou d'oisillons de différentes espèces sont ramassés par des gens qui les croient abandonnés alors que c'est loin d'être le cas. Un animal sauvage qui s'attache à l'Homme est un animal mort dans la nature. Et ça n'est pas une vie pour ces animaux de restés enfermés dans des cages ou volières, aussi spacieuses puissent-elles être. (Pour la petite histoire, un cerf élaphe, pendant la période du brame, c'est introduit dans l'enclos de Bibiche et Kenzo. La femelle est probablement saillie, et ils ne savent pas encore comment ils vont gérer la venue de ce petit, qui sera probablement à son tour imprégné par l'Homme..!)
Donc ça, c'est fait...

Venons en maintenant au vif du sujet... les bénévoles !
Tout au long de l'année, le centre accueille des bénévoles. Il est ainsi possible d'aborder toutes les thématiques en rapport avec le soin aux animaux.  Vous pouvez ainsi les nourrir, rendre visite aux animaux imprégnés, probablement même assister aux consultations...
Les bénévoles sont indispensables au bon fonctionnement du centre, qui est, ne l'oublions pas, une association qui se base donc sur les dons et sur l'argent que rapporte le parc animalier des animaux de la ferme. Je ne m'étendrai pas sur ce point, puisqu'il tend à devenir un parc animalier d'animaux "sauvages" dés que le certification de présentation nécessaire sera obtenu.

Il y a également diverses missions d'entretiens à effectuer. Ainsi, moi, je nettoyais avec un groupe l'enclos des cerfs, bois municipal que la mairie prêtait aux personnes défavorisés. Des grillages y étaient donc emmêlés aux ronces et ensevelis sous la terre.
Pendant ce temps, d'autres coupaient les ongles des moutons, d'autres enlevaient le guis des pommiers, des clôtures étaient à refaire, ...

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Mardi 27 avril 2010 à 17:43

http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/abeille.jpgLes abeilles appartiennent à la famille des Apidae. Il existe des abeilles domestiques comme l’Apis mellifera qui est la plus utilisée pour produire le miel, mais également les abeilles sauvages telles que l’Apis florea ou l’Apis dorsata.

Aujourd’hui, quand on effectue des recherches sur l’abeille, aussi bien domestique que sauvage, les premiers paragraphes sont consacrés à la mortalité importante qui sévie parmi les essaims depuis ces dernières années. C’est donc sur ce point que se penchera cet article.
En effet, cela fait maintenant depuis plus d’une dizaine d’années que les apiculteurs constatent la mort progressive de leurs ruches et la disparition de plus en plus importante des abeilles sauvages. Aucune région du monde n’est épargnée. Des Etats-Unis à l’Europe, ces sentinelles écologiques meurent. C’est ainsi qu’un nom a même été trouvé pour appelé ce phénomène inexpliqué : Le syndrome d’effondrement des colonies.

 Les scientifiques du monde entier se sont penchés sur ce problème, car tout le monde sait que l’enjeu n’est pas des moindres. Einstein le disait déjà : "Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre".
Effectivement, la survie et l'évolution de 80% des espèces végétales présentent dans le monde dépendent de Maya et de ses congénères. A l’échelle européenne, les abeilles sont indispensables à 84% des espèces cultivées.

Les chercheurs se sont alors intéressés aux pathologies et aux parasites de l’abeille.
http://terre-a-terre.cowblog.fr/images/varroa1.jpgLe Varroa destructor fut ainsi montré du doigt comme étant la cause de cette mortalité. Cet acarien est arrivé avec des abeilles importées d’Asie au début des années 80. Ce parasite, équivalent au tique pour les mammifères, perce le corps de l’abeille pour en pomper l’hémolymphe. Tout le prédisposait donc à être la nouvelle cause de mortalité des abeilles dans le schéma classique des introductions/compétitions d’espèces et de leurs parasites auxquels ne sont pas préparées les espèces autochtones.
Cependant, l’abeille est multimillénaire et a toujours vécu avec des parasites, virus ou autres. Ainsi, le Varroa est certes montré du doigt, mais il est considéré comme inoffensif par les apiculteurs temps que l’immunité de l’abeille est élevée. A l’inverse, il est reconnu que se parasite proliférera et deviendra mortel dés lors que la colonie se fragilise.

Cherchant d’autres pistes, se fut alors le virus aigu de la paralysie israélienne, une sorte de grippe, puis le Nosema cerenae, un champignon connu pour se loger dans le corps de l’abeille qui intéressèrent alors les scientifiques. Mais les conclusions demeuraient identiques : tous ces paramètres ne constituaient en fait que des conséquences d’un autre phénomène qui fragilisait déjà l’abeille.

Le temps fut venu de s’intéresser au secret de polichinelle auquel tout le monde pensait mais que personne n’osait évoquer : les produits phytopharmaceutiques.

Depuis plusieurs dizaines d’années, ils sont utilisés par l’agriculture de manière plus ou moins raisonnée en fonction des tendances du moment. Les abeilles n’en étaient alors atteintes que lorsque l’épandage était fait à une heure où elles partaient butiner. De plus, des « tests abeilles » étaient en capacité de prouver ou non l’impact de ces produits sur l’animal. Du moins, c’était la partie visible de l’iceberg.
En effet, ces tests vieux d’une cinquantaine d’année ne sont plus fiables face à la nouvelle génération de produits dits d’enrobage de semence tels que le gaucho ou le régent. Ces produits ont pour principale propriété d’être systémique, c’est-à-dire qu’ils sont absorbés par la plante puis diffusés par l’intégralité de celle-ci. Leur durée de vie est longue et les traces dans la plante et le sol peuvent demeurer jusqu’à 6 mois voire un an.

Des effets neurotoxiques à long terme ont été découverts sur l’abeille pour des concentrations infimes de ces produits. Ces pesticides sont ainsi garants de la mort des butineuses jusqu’à 6 mois après l’épandage, rendant impossible la détection de la molécule responsable.
La substance a pour principal effet de désorienter et paralyser l’abeille qui, ne retrouvant plus son chemin et ne pouvant plus voler, mourra.
Si certains de ces produits n’auront pas d’effets sur les abeilles adultes, ils auront pourtant un effet sub-létal et seront mortels pour les larves, c’est ainsi le cas du néonicotinoïde.

D’autres études ont également montré l’effet néfaste du cumul de plusieurs produits qui, indépendamment les uns des autres, seront inoffensifs pour les abeilles, mais qui, additionnés, deviendront de véritables poisons.
Certains de ses mélanges ont ainsi été interdits, mais, nous l’avons vu plus haut, la durée de vie des produits pharmaceutiques étant telle aujourd’hui que d’une culture sur l’autre, les substances s’accumulent à l’insu même de l’agriculteur.

Alors que tous les effets des substances chimiques ne sont pas encore connus, une nouvelle interrogation se pose, celle des OGM produisant eux-mêmes leur propre insecticide.
En 2005, le Dr. Hans H. Kaatz a découvert un transfert du gène étranger modifiant le colza vers une bactérie vivant dans les intestins de l’abeille et plus généralement des lépidoptères (papillons). Ce transfert du végétal à l’animal est une première que nul scientifique n’avait prévu auparavant.

Les ondes électromagnétiques des antennes relais sont également montrées du doigt pour perturber l’orientation des abeilles, mais là encore, le recul de l’Homme par rapport à ces phénomènes est tellement court  qu’il est impossible de certifier ou non l’impact de ces ondes.

La mortalité de l’abeille se manifeste ainsi sous deux formes : la mortalité massive due à l’épandage des produits phytopharmaceutiques aux heures où les butineuses sont de sortie et la mortalité progressive sur le terrain, sans retour à la ruche, due à l’épandage des substances d’enrobage de semences ou aux mélanges de substances interdits.
Si la situation continue ainsi, dés 2012, aux Etats-Unis, il n’y aura plus assez de pollinisateur pour garantir de bonnes récoltes, les abeilles sauvages ayant déjà quasiment disparues sur les grandes cultures américaines.

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Il n’y a pourtant aucun doute quant à l’intérêt de l’abeille pour l’Homme. Une ruche de 60 000 individus représente 35 millions de fleurs fécondées par jour. Les abeilles permettent non seulement la reproduction des plantes mais également leur brassage génétique permettant l’évolution et la stabilité des variétés végétales face aux maladies et parasites.
Le bien-être des essaims d’abeilles reposent aujourd’hui sur deux facteurs principaux qui semblent pourtant irréalisables dans le monde actuel : une alimentation variée et vierge de pesticides.
En effet, les abeilles se nourrissent du sucre puisé dans le nectar et des protéines pompées dans le pollen. Encore une fois, l’Homme tente de parer à ces règles de la nature en ajoutant des mixtures en guise de compléments alimentaires face à la pauvre diversité de variétés végétales, oubliant même que l’abeille se nourrit de son propre miel, contenant en plus du reste des enzymes et substances antibactériennes.


I
l est venu le temps de faire un choix entre l’industrie agrochimique et l’industrie agroalimentaire. La première rapporte 33 milliards de dollar par an contre 153 milliards de dollar pour la seconde. Le choix devrait être rapide à faire tant l’enjeu est crucial.
Et pourtant, les firmes agrochimiques telles que Monsanto ont réussi à s’immiscer partout dans le monde politique et scientifique, posant même le doute sur les rapports des chercheurs. Et rien que la recherche même du vice menant à mal les abeilles est témoin de cette mentalité.
On a d’abord voulu accuser les maladies, virus ou parasites, donnant ainsi la possibilité de chercher de nouveaux traitements et médicaments au lieu de s’intéresser directement au problème pour trouver de vraies solutions. Car oui, le Varroa peut être traité à l’aide de produits chimiques, mais le problème reste toujours le même, ceux-ci s’accumuleront alors dans la cire d’abeille.

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